Qu’est-ce que la lisibilité ?

Comment définir la lisibilité ?

La lisi­bi­li­té d’un texte, c’est sa capa­ci­té à être lu faci­le­ment, com­pris dès la pre­mière lec­ture et uti­li­sé sans effort. Un texte lisible est acces­sible à tous les lec­teurs, experts ou non. Cha­cun doit pou­voir en sai­sir le sens, en auto­no­mie.

Un texte lisible n’est pas un texte sim­pliste. C’est un texte pen­sé pour son lec­teur. Rédi­gé avec soin, sans rac­cour­ci ni contre­sens. Agréable à lire pour tous, utile à cha­cun.

Pourquoi la lisibilité d’un texte est importante

Nous pro­dui­sons des textes pour être lus. Une infor­ma­tion inac­ces­sible est une infor­ma­tion per­due. Dans l’ad­mi­nis­tra­tion, l’en­tre­prise, l’é­di­tion, la san­té, le droit, la clar­té n’est pas un bonus. C’est une exi­gence.

Les enjeux sont mul­tiples. Un texte illi­sible coûte cher : temps per­du à déchif­frer, erreurs de com­pré­hen­sion, appels au ser­vice client, aban­don du lec­teur. Un texte clair fait gagner du temps, évite les mal­en­ten­dus, ren­force la confiance.

La lisi­bi­li­té est aus­si un enjeu démo­cra­tique. L’ac­cès à l’in­for­ma­tion condi­tionne l’exer­cice des droits. Un for­mu­laire admi­nis­tra­tif incom­pré­hen­sible exclut. Un mode d’emploi opaque met en dan­ger. Un contrat illi­sible piège le signa­taire.

Les critères de lisibilité d’un texte

La lisi­bi­li­té ne se réduit pas au choix des mots. Elle arti­cule plu­sieurs dimen­sions.

La dimen­sion lin­guis­tique : le voca­bu­laire uti­li­sé, la syn­taxe, la lon­gueur des phrases, la com­plexi­té gram­ma­ti­cale. Des phrases courtes faci­litent la com­pré­hen­sion. Un voca­bu­laire acces­sible évite les obs­tacles inutiles. La voix active cla­ri­fie qui fait quoi.

La dimen­sion cog­ni­tive : l’or­ga­ni­sa­tion des idées, la logique du pro­pos, la hié­rar­chie de l’in­for­ma­tion. Un texte bien struc­tu­ré guide le lec­teur. Les titres, les inter­titres, les tran­si­tions aident à suivre le fil. L’ordre des argu­ments compte autant que leur for­mu­la­tion.

La dimen­sion visuelle : la typo­gra­phie, la mise en page, les contrastes, les espaces. Une police lisible, une taille de carac­tère adap­tée, un inter­li­gnage suf­fi­sant faci­litent la lec­ture. Les para­graphes courts aèrent le texte. Les listes struc­turent l’in­for­ma­tion.

La dimen­sion numé­rique : l’a­dap­ta­tion aux écrans, la navi­ga­tion, la com­pa­ti­bi­li­té avec les outils d’as­sis­tance. Un texte lisible sur ordi­na­teur ne l’est pas for­cé­ment sur mobile. Les lec­teurs d’é­cran uti­li­sés par les per­sonnes aveugles néces­sitent une struc­tu­ra­tion HTML rigou­reuse.

Ces quatre dimen­sions se com­plètent. Négli­ger l’une d’elles fra­gi­lise l’en­semble.

criteres-lisibilite

Lisibilité et accessibilité : quelle différence ?

L’ac­ces­si­bi­li­té numé­rique vise à rendre les conte­nus uti­li­sables par tous, y com­pris les per­sonnes en situa­tion de han­di­cap. Elle concerne la struc­ture tech­nique (balises HTML, navi­ga­tion au cla­vier), le contraste visuel, la com­pa­ti­bi­li­té avec les lec­teurs d’é­cran.

La lisi­bi­li­té concerne la clar­té du conte­nu : choix des mots, construc­tion des phrases, orga­ni­sa­tion du texte. Un site peut être tech­ni­que­ment acces­sible mais illi­sible si les phrases sont alam­bi­quées.

Les deux démarches se ren­forcent et béné­fi­cient à tous les lec­teurs.

Pour aller plus loin : Lisi­bi­li­té et acces­si­bi­li­té numé­rique : com­prendre la dif­fé­rence

Comment mesurer la lisibilité d'un texte ?

Des indices de lisi­bi­li­té existent depuis des décen­nies. Les plus connus (Flesch, Flesch-Kin­caid, Fog de Gun­ning) ont été conçus pour l’an­glais et reposent sur des cal­culs simples : lon­gueur des phrases, nombre de syl­labes. Ils donnent un pre­mier avis, mais res­tent rudi­men­taires.

De nom­breux logi­ciels de bureau­tique pro­posent aus­si des sta­tis­tiques : nombre de mots par phrase, moyennes diverses. Ces don­nées sont dif­fi­ciles à inter­pré­ter. Vous avez 18 mots par phrase en moyenne, et alors ? Ces chiffres ne vous disent pas quoi faire.

La recherche récente en psy­cho­lin­guis­tique a affi­né ces approches. Quelques outils, comme Lisible, intègrent aujourd’­hui des para­mètres plus fins (fré­quence d’u­sage des mots, concré­tude, charge cog­ni­tive). Ils détectent pré­ci­sé­ment les pas­sages pro­blé­ma­tiques et pro­posent des ana­lyses exploi­tables.

Pour aller plus loin : Com­ment mesu­rer la lisi­bi­li­té d’un texte : méthodes et outils

Comment améliorer la lisibilité d’un texte ?

La recherche et la pra­tique ont éta­bli des règles concrètes. En 2023, l’Or­ga­ni­sa­tion inter­na­tio­nale de nor­ma­li­sa­tion a publié la norme ISO 24495–1 sur le lan­gage clair, qui codi­fie ces prin­cipes éprou­vés depuis des décen­nies dans cer­tains pays anglo­phones et du nord de l’Eu­rope. Du côté de l’ac­ces­si­bi­li­té, l’EAA (Euro­pean Acces­si­bi­li­ty Act), le RGAA (Réfé­ren­tiel Géné­ral d’Amélioration de l’Accessibilité) et le WCAG (Web Content Acces­si­bi­li­ty Gui­de­lines) fixent les stan­dards tech­niques.

Ces règles concernent le voca­bu­laire (mots cou­rants, phrases courtes, voix active), la struc­ture (orga­ni­sa­tion logique, titres clairs) et la pré­sen­ta­tion (typo­gra­phie lisible, mise en page aérée, contrastes suf­fi­sants). Elles  s’ap­puient sur la façon dont notre cer­veau traite l’in­for­ma­tion écrite. Un texte qui les res­pecte demande moins d’ef­forts cog­ni­tifs. Il libère de l’at­ten­tion pour la com­pré­hen­sion du conte­nu lui-même.


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