Analyse des mots

Pourquoi certains mots sont-ils problématiques ?

Les réponses à toutes vos interrogations sur les critères étudiés par Lisible

Les mots que nous uti­li­sons sont source de nom­breuses incom­pré­hen­sions. Nous uti­li­sons sou­vent des termes qui nous paraissent évi­dents, sans nous rendre compte qu’ils ne le sont pas pour tout le monde.

⚠️ Si vous remar­quez qu’un mot n’est pas détec­té cor­rec­te­ment, n’hé­si­tez pas à nous écrire !

Mots longs

Qu’est-ce qu’un mot long ?

Pour Lisible, un mot long est un mot qui contient plus de 12 lettres. Quelques exemples :

  • Notre réunion heb­do­ma­daire ne dure jamais plus d’une heure.
  • Cet artiste uti­lise majo­ri­tai­re­ment la pein­ture à l’huile et l’a­qua­relle.
  • Après mon actua­li­sa­tion, le vire­ment de mon allo­ca­tion men­suelle est trans­mis à ma banque sous un délai moyen de 3 jours ouvrés et au plus tard 5 jours ouvrés.
  • Lorsqu’un sala­rié est vic­time d’un acci­dent du tra­vail (AT), il peut pré­tendre, sous condi­tions, à des indem­ni­sa­tions.
  • La Loi vise à abor­der les actes répré­hen­sibles pou­vant avoir de sérieuses réper­cus­sions sur la confiance du public dans l’intégrité de la fonc­tion publique.

 

Pourquoi Lisible détecte-t-il les mots longs ?

Lisible détecte les mots longs, car ils sont plus dif­fi­ciles à lire que les autres mots. En effet, ils consti­tuent un défi pour nos yeux occu­pés à déchif­frer. Pour­quoi ? Parce que nous lisons par sac­cades : nos yeux se fixent sur un point, puis sautent vers le point sui­vant. Ces points de fixa­tion se situent au milieu des mots, et nous per­mettent de les recon­naître. Mal­heu­reu­se­ment, lorsque nous lisons des mots longs, nous avons du mal à savoir où poser notre œil. Nous per­dons donc du temps et de l’énergie à les lire.

Nous avons donc choi­si de signa­ler les mots de 12 lettres et plus, parce que cela cor­res­pond aux bornes éta­blies par la recherche en lisi­bi­li­té. Cette limite consti­tue aus­si une contrainte réa­liste : le fran­çais contient de nom­breux mots longs, et fixer une limite trop basse aurait consi­dé­ra­ble­ment com­pli­qué la tâche de rédac­tion.

Mots techniques, jargon

Qu’est-ce qu’un mot technique ?

Un mot tech­nique est un mot qui fait par­tie de votre voca­bu­laire pro­fes­sion­nel, de votre jar­gon. C’est un mot que vous n’auriez pas uti­li­sé dans une conver­sa­tion du quo­ti­dien, ou alors uni­que­ment avec une per­sonne qui tra­vaille dans le même sec­teur que vous.

Par exemple, le mot maïeu­ti­cienne fait par­tie du voca­bu­laire de la méde­cine. De son côté, le mot indi­vi­sion fait par­tie du voca­bu­laire du droit.

Pourquoi Lisible détecte-t-il les mots techniques ?

Par défi­ni­tion, les mots tech­niques ne sont connus que par une par­tie de la popu­la­tion : celle qui les a appris dans le cadre de son tra­vail ou de ses études. Uti­li­ser des mots tech­niques revient donc à exclure tous ceux qui ne tra­vaillent pas dans le même sec­teur que vous.

Mots abstraits, soutenus, formels

Qu’est-ce qu’un mot abstrait, soutenu ou formel ?

Cette caté­go­rie regroupe plu­sieurs types de mots :

  1. Les mots abs­traits sont des mots dont on a géné­ra­le­ment une vague idée, sans être capable de don­ner une défi­ni­tion pré­cise – y com­pris quand on les uti­lise !
    • Le dis­po­si­tif fixe les condi­tions dans les­quelles cer­tains avan­tages peuvent être octroyés.
  2. Les mots sou­te­nus appar­tiennent au registre sou­te­nu du lan­gage, géné­ra­le­ment réser­vé à la lit­té­ra­ture et à l’é­crit. Il existe presque tou­jours des syno­nymes plus cou­rants et mieux com­pris pour rem­pla­cer ces mots.
    • Pour répondre à une demande crois­sante en Europe, l’in­dus­trie agroa­li­men­taire a dû ima­gi­ner et mettre au point des suc­cé­da­nés de viande.
  3. Les mots for­mels sont des mots que l’on uti­lise uni­que­ment dans des com­mu­ni­ca­tions offi­cielles, for­melles. Ce sont des mots qu’on emploie presque uni­que­ment à l’é­crit.
    • Vote par pro­cu­ra­tion : le for­mu­laire peut main­te­nant être préa­la­ble­ment rem­pli sur son ordi­na­teur. 

Pourquoi Lisible détecte-t-il les mots abstraits, soutenus et formels ?

Lisible détecte ces mots car ils posent dif­fé­rents pro­blèmes de com­pré­hen­sion pour les lec­teurs.
Les mots abs­traits per­mettent dif­fi­ci­le­ment de se for­mer une image men­tale, parce qu’ils ne ren­voient pas à un objet concret et repré­sen­table immé­dia­te­ment. De nom­breuses études ont démon­tré que le cer­veau com­prend plus faci­le­ment ce qu’il arrive à visua­li­ser faci­le­ment et rapi­de­ment. Plus une idée est concep­tuelle et abs­traite, plus elle est, à l’in­verse, dif­fi­cile à com­prendre.
Les mots sou­te­nus, de leur côté, posent d’autres pro­blèmes : c’est leur rare­té, plu­tôt que leur niveau d’abs­trac­tion qui rend la lec­ture plus dif­fi­cile. Pour­quoi ? Tout sim­ple­ment parce que les lec­teurs ont moins de chances de connaître ces mots et leur sens exact.
Enfin, les mots for­mels com­binent les mau­vais côtés des deux pré­cé­dent types : ils sont à la fois rares et abs­traits.

Mots inconnus

Qu’est-ce qu’un mot inconnu de Lisible ?

Un mot « incon­nu » est un mot qui ne figure dans aucune des bases de don­nées uti­li­sées par Lisible. Géné­ra­le­ment, les mots incon­nus détec­tés par Lisible font par­tie d’une de ces trois caté­go­ries :

  1. Les mots mal ortho­gra­phiés, si vous écri­vez inco­nu au lieu d’incon­nu, par exemple.
  2. Les néo­lo­gismes, qui ne sont pas (ou pas encore) dans nos bases de don­nées.
  3. Les mots en langues étran­gères, parce que Lisible ne com­prend que le fran­çais !

 

Pourquoi Lisible détecte-t-il les mots inconnus ?

Lisible détecte les mots incon­nus pour que vous puis­siez les véri­fier : une faute de frappe s’est-elle glis­sée dans votre texte ? Avez-vous uti­li­sé un mot propre à votre entre­prise ?

La détec­tion des mots incon­nus per­met aus­si à Lisible de repé­rer des textes qui ne seraient pas rédi­gés en fran­çais. À par­tir de 25 % de mots incon­nus, vous ver­rez donc un mes­sage d’er­reur s’af­fi­cher.

Nominalisations

Qu’est-ce qu’une nominalisation ?

Une nomi­na­li­sa­tion est un nom for­mé à par­tir d’un verbe ou d’un adjec­tif. Les nomi­na­li­sa­tions se ter­minent sou­vent par tion, ‑ité, ‑ance, ‑ment… Voi­ci quelques exemples :

  • La mutua­li­sa­tion des efforts est cru­ciale pour la réus­site du pro­jet.
  • Les cri­tères d’admissibilité sont résu­més sur le site inter­net de l’université.
  • Une assis­tance vous sera four­nie dans les 2h sui­vant votre demande.
  • La maî­trise de ces com­pé­tences en auto­no­mie est abso­lu­ment néces­saire. Les can­di­da­tures qui ne men­tionnent pas ces apti­tudes ne seront pas rete­nues.
  • L’innocence de l’accusé a pu être prou­vée juste avant la fin de son pro­cès.

Pourquoi Lisible détecte-t-il les nominalisations ?

Les nomi­na­li­sa­tions sont très pré­sentes dans les textes tech­niques et les textes admi­nis­tra­tifs parce qu’elles per­mettent de conden­ser l’information. C’est d’ailleurs pré­ci­sé­ment pour cette rai­son que Lisible détecte les nomi­na­li­sa­tions, qui ne sont pas assez expli­cites et aug­mentent le niveau d’abstraction des textes.
De manière géné­rale, les nomi­na­li­sa­tions dési­gnent des actions ou des états, sans dire expli­ci­te­ment qui ces actions ou ces états concernent, et quels sont les liens logiques entre les élé­ments et les acteurs.

Anglicismes

Qu’est-ce qu’un anglicisme ?

Les angli­cismes sont des mots et des expres­sions emprun­tés à l’anglais.
Par exemple, incen­tive, busi­ness plan ou upda­ter sont des angli­cismes :

  • Le gou­ver­ne­ment pré­voit de pro­po­ser des incen­tives (primes, déduc­tions fis­cales…) pour encou­ra­ger les entre­prises à être plus res­pon­sables sur le plan envi­ron­ne­men­tal.
  • Les inves­tis­seurs étu­dient tou­jours le busi­ness plan d’une entre­prise avant de lui confier des finan­ce­ments.
  • Peux-tu m’updater sur ce sujet avant que la réunion com­mence ?

Pourquoi Lisible détecte-t-il les anglicismes ?

Lisible détecte les angli­cismes car ils peuvent être dif­fi­ciles à com­prendre pour les lec­teurs qui ne parlent pas anglais. De plus, cer­tains angli­cismes font par­tie de voca­bu­laires pro­fes­sion­nels qui ne sont pas connus de tous – c’est par exemple le cas de busi­ness plan. Résul­tat : les textes sont moins pré­cis et donc mal com­pris par les lec­teurs.

⚠️ Il existe des angli­cismes très cou­rants, qui ne sont même plus per­çus comme tels. C’est par exemple le cas de week-end, qui est ren­tré dans la langue fran­çaise et n’a pas de syno­nyme exact, si ce n’est la fin de semaine de nos amis qué­bé­cois !

Latinismes

Qu’est-ce qu’un latinisme ?

Les lati­nismes sont des mots et des expres­sions emprun­tés au latin.
Par exemple, ad homi­nem, erra­tum et sta­tu quo sont des lati­nismes :

  • Les argu­ments ad homi­nem font rare­ment avan­cer le débat sur le fond.
  • Le maga­zine a dû publier un erra­tum la semaine sui­vante.
  • Le sta­tu quo ne nous est pas très favo­rable, mais il sera dif­fi­cile de le faire évo­luer dans les pro­chaines semaines.

Pourquoi Lisible détecte-t-il les latinismes ?

Lisible détecte les lati­nismes parce qu’ils sont plus dif­fi­ciles à com­prendre que leurs équi­va­lents en fran­çais. Tous les lec­teurs n’ont pas étu­dié le latin ! Et même ceux qui l’ont fait ont par­fois des trous de mémoire 😉 

Abréviations

Qu’est-ce qu’une abréviation ?

Une abré­via­tion est une suite de lettres qui rem­place un mot ou une expres­sion plus longs.
Par exemple, on peut rem­pla­cer chiffre d’affaires par CA, ou Code civil par C. civ..

Il existe plu­sieurs types d’abréviations :

  • Les abré­via­tions conven­tion­nelles : MmePr.
  • Les sigles : SNCF, RATP
  • Les acro­nymes : ONU, Urs­saf
  • Les sym­boles : =, <

Pourquoi Lisible détecte-t-il les abréviations ?

Lisible détecte les abré­via­tions car elles sont sources de confu­sions ou d’incompréhension.

En effet, cer­taines ne sont pas immé­dia­te­ment com­pré­hen­sibles par tout le monde : c’est notam­ment le cas des abré­via­tions tech­niques, comme ITT, qui veut dire inca­pa­ci­té totale de tra­vail.

D’autres portent à confu­sion, parce que la même abré­via­tion ou des abré­via­tions très proches peuvent concer­ner des expres­sions dif­fé­rentes : par exemple p. p., P. P.PP. et pp., qui signi­fient res­pec­ti­ve­ment par pro­cu­ra­tion, port payépères et pages. Même chose pour seconde et siècle, des uni­tés de temps qui s’abrègent res­pec­ti­ve­ment par s et s..

Mots désuets

Qu’est-ce qu’un mot désuet ?

Un mot désuet est un mot qui n’est plus uti­li­sé cou­ram­ment, mais qui l’a été par le pas­sé. Quelques exemples :

  • On envoya man­der le méde­cin au milieu de la nuit.
  • La for­ti­tude de ce peuple impres­sion­nait ses enne­mis, pour­tant plus nom­breux et mieux armés pour le com­bat.
  • L’use­ment de Broe­rec s’ap­pli­quait aux ter­ri­toires com­pris dans l’évêché de Vannes. 

Pourquoi Lisible détecte-t-il les mots désuets ?

Lisible détecte les mots désuets parce qu’ils sont géné­ra­le­ment peu connus, car peu uti­li­sés.
Cer­tains de ces mots ne sont plus uti­li­sés parce que les choses qu’ils dési­gnent ne sont plus uti­li­sées, ou parce qu’elles n’existent plus. D’autres existent tou­jours sous une autre forme ortho­gra­phique. L’usage a donc choi­si une écri­ture plu­tôt que l’autre, alors que deux formes coexis­taient autre­fois.
D’autres, enfin, ne sont plus uti­li­sés dans la langue quo­ti­dienne, mais ont sur­vé­cu dans le voca­bu­laire tech­nique de cer­tains sec­teurs. C’est notam­ment le cas pour cer­tains termes juri­diques. Ils sont alors à la limite entre les termes tech­niques et les termes désuets.